Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) : de quoi parle-t-on ?

Publié le 27 juin 2023 - Mise à jour le 30 juin 2023
Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont des territoires qui comptent parmi les plus défavorisés en France. La politique de la ville vise à améliorer la qualité de vie des habitants et à développer des solutions pour améliorer l’emploi, l’inclusion et la cohésion sociale dans ces quartiers.

Comment les quartiers prioritaires sont-ils définis ?

La loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine – ou loi Lamy – du 21 février 2014 a défini les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) selon un critère de concentration de personnes à bas revenus, correspondant ainsi à 1 514 QPV en France, répartis sur 859 communes.

 

La loi a également instauré les contrats de ville passés entre l’Etat et les collectivités territoriales. Ils engagent les politiques publiques et chacun des partenaires (les missions locales, les acteurs du logement, les associations, le Dispositif local d’accompagnement, etc.) à mettre en œuvre des actions concertées pour améliorer la vie quotidienne des habitants dans ces quartiers.

 

Pilotés au niveau des intercommunalités, ces contrats reposent sur 3 piliers :

  • la cohésion sociale ;
  • le cadre de vie et le renouvellement urbain ;
  • le développement de l’activité économique et l’emploi.
  • 1 514

    QPV en France*

  • 5,5

    millions d’habitants vivent en QPV *

* Source : Observatoire national de la politique de la ville (ONPV)

 

Où se situent les quartiers prioritaires en France ?

L’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) a réalisé un Atlas des quartiers prioritaires de la politique de la ville qui détaille la géographie des quartiers prioritaires de la politique de la ville selon les régions et les départements, ainsi que des données détaillées pour chacun des quartiers (taux d’emploi, taux de pauvreté, nombre de logements sociaux, etc.).

 

Il est également possible d’utiliser l’outil de localisation QPV à partir d’une adresse, géré par le SIG de la politique de la ville. A partir d’une adresse postale, il indique si celle-ci est située dans un QPV et, le cas échéant, permet d’accéder aux données statistiques de ce territoire.

Le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain piloté par l’ANRU

L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) pilote le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) pour la période 2014-2030 qui vise à mobiliser des moyens supplémentaires pour la transformation de 450 quartiers de priorité nationale ou régionale. Doté de 14 milliards d’euros de concours financier apportés par Action Logement, l’Union sociale pour l’habitat et l’Etat, ce programme vise à soutenir les projets pour améliorer le l’habitat, l’aménagement public et la mixité sur ces territoires.

Des territoires d’intervention prioritaire aux multiples enjeux

Marqués par des inégalités économiques et sociales, ces territoires d’intervention de la politique de la ville cumulent généralement de nombreuses difficultés (ségrégation sociale, freins à la mobilité, échec scolaire, éloignement des principaux pôles économiques et sociaux-culturels, manque de services de proximité, etc.). L’un des enjeux prioritaires dans les QPV est notamment celui de l’emploi.

 

En effet, dans une enquête publiée en juillet 2022, la Cour des Compte indique que le taux de chômage est 2,7 fois supérieur dans les QPV par rapport aux autres quartiers, soit 18,6% en QPV, contre 8,5% dans le reste des territoires urbains.

 

Les jeunes et les femmes sont particulièrement ciblés par cet enjeu, avec d'importants freins à l'emploi, tels que des niveaux de qualification bas et des problématiques de garde d'enfants. Chez les 15-29% vivant en QPV, le taux de chômage est de 30,4%.

 

Permettre l’accès à l’emploi et soutenir la création d’activités économiques locales conditionne donc en partie l’amélioration globale de la vie des habitants : augmentation du revenu, meilleure intégration, accès à de meilleurs soins, etc.

 

Les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) occupent une place importante dans les quartiers prioritaires, avec près de 27 % des emplois privés. En mettant leur activité économique au service de la réponse à un besoin social, c’est un véritable modèle alternatif de développement local que proposent les entreprises de l’ESS. Au-delà de leur poids économique, elles proposent un ensemble de solutions vectrices de transitions sociales et environnementales qui renforcent la cohésion sociale dans les quartiers, et améliorent concrètement les conditions de vie des habitants des quartiers.

Projet inspirant : le VRAC, pour une alimentation de qualité dans les quartiers

Depuis 2013, le réseau VRAC appuie la constitution de groupements d'achats solidaires pour des produits alimentaires, d'entretien et d'hygiène biologiques et locaux. En se passant d’intermédiaires, cette solution de coopératives d’achat d’habitants garantit des prix plus accessibles pour des produits de qualité et distribués au cœur des quartiers. Né dans la région lyonnaise, le modèle du projet VRAC s'essaime aujourd'hui sur le territoire national, comme à Toulouse où le projet a été développé grâce à la Fabrique à initiatives portée par Première Brique.

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