Comment accompagner les projets de coopération ?

Publié le 07 juin 2023 - Mise à jour le 04 juillet 2023
Dans ses missions, un accompagnateur est amené à appuyer le développement de projets très variés. Parmi ceux-ci figurent les projets de coopérations entre les acteurs du développement du territoire. De plus en plus nombreux, ils nécessitent une attention particulière. Quelles sont leurs spécificités ? Comment les accompagner au mieux ? 

Les projets de coopération : raison d’être et possibles déclinaisons

La coopération territoriale est un levier essentiel de renforcement de l’économie sociale et solidaire (ESS). Ce mode d’organisation permet à des individus ou structures ayant des intérêts communs de travailler ensemble pour résoudre des problématiques, ici territoriales.  

 

La coopération territoriale se décline sous plusieurs formes. L’une d’elles réside dans la coconstruction d’activités socialement innovantes, s’inscrivant dans le champ de l’ESS.  

 

En s’appuyant sur une démarche formalisée de coopération (consacrée par exemple par l’appellation « PTCE », qui signifie « Pôle territorial de coopération économique ») ou en agissant au sein d’un collectif de citoyens initialement peu structuré, un collectif d’acteurs souhaitant s’investir pour son territoire en imaginant une solution économique d’utilité sociale peut choisir de coopérer sous différentes formes.  

 

Les projets issus de démarches de coopération comportent des caractéristiques communes. Elles nécessitent d’être appréhendées par les accompagnateurs afin d’identifier les problématiques pour lesquelles un appui externe se révèlera probablement nécessaire.

Points d’attention et prérequis à l’accompagnement de projets de coopération

Comment le collectif d’acteurs est-il organisé ? Quel est son historique ? Qu’aspire-t-il à devenir ? La coopération s’arrête-t-elle à ce projet ou existe-t-elle en dehors ? La confiance entre les différents acteurs, prérequis indispensable à la réussite de tout projet de coopération, est-elle bien établie ?  

 

Afin de pouvoir appuyer les acteurs dans la structuration d’une gouvernance pour leur projet et de déceler les logiques d’interaction et de répartition des rôles au sein du collectif, la mise en œuvre de la coopération et son cadre doivent être précisés et clarifiés par l’accompagnateur. 

Pour préserver la dynamique entre les membres impliqués et ne pas déséquilibrer les rôles préalablement définis, l’accompagnateur doit se positionner en facilitateur et adopter une posture neutre. Il doit veiller à l’équité, savoir apaiser les potentiels conflits et préserver (ou nourrir) le cadre de confiance installé entre les différents acteurs.  

 

Si ce cadre de confiance se met difficilement en place, cela ne peut se résoudre par une injonction : la coopération ne se décrète pas, elle doit résulter d’une réelle volonté émanant des acteurs concernés. Pour autant, cela ne signifie pas que l’organisation effective de la coopération ne peut être questionnée. Si des faiblesses et des risques pour la dynamique future sont identifiés, la coopération nécessitera d’être améliorée.

La variété des acteurs concernés induit nécessairement la multiplicité des perspectives, des points de vue et des opinions. Le rôle de l’accompagnateur est précisément de prévoir davantage d’exercices ou de temps d’échange que lors d’un accompagnement classique, afin de permettre à chacun de s’exprimer librement dans le but de clarifier la vision commune du collectif.  

 

Ces interactions sont d’autant plus nécessaires lors de la phase cruciale de la construction d’un projet, durant laquelle des arbitrages décisifs sont à effectuer collectivement, sans qu’aucun membre ne se sente lésé ou mis de côté. Coopérer, c’est avant tout faire ensemble.

Bien entendu, coopérer induit une autre temporalité. L’accompagnement s’étale davantage dans le temps afin de permettre de franchir les étapes décisives sans se précipiter, en s’adaptant au rythme du collectif. Il convient donc d’anticiper un possible essoufflement des motivations.  

 

Dans ce contexte, le rôle de l’accompagnateur est de savoir tirer parti des « temps forts » du collectif afin de faire progresser le projet, sans contraindre ses acteurs s’ils ne sont pas prêts ou disponibles.

L’accompagnement d’un projet de coopération nécessite une adaptation et une disponibilité particulière de par la complexité de la dynamique à l’œuvre. Il s’avère toutefois essentiel de transmettre au collectif les outils clés utilisés lors de ce processus afin qu’il soit en capacité de pouvoir, dans le futur, faire face en autonomie aux problématiques rencontrées.

En s’appuyant sur son expérience et son expertise, l’accompagnateur doit, autant que possible, anticiper les difficultés juridiques, fiscales et de ressources humaines propres aux projets collectifs. Il doit être conscient du fait que la coopération est une démarche semée d’embûches. Le facteur « humain », au cœur de ce processus, induit de nombreux obstacles venant s’agréger aux difficultés techniques. Ces dernières sont donc à anticiper autant que possible pour focaliser le travail collectif sur le cœur du projet. Pour autant, il est aussi du rôle de l’accompagnateur que de rassurer sur le droit à l’erreur, à l’expérimentation. Coopérer, c’est avant tout agir. Il ne suffit pas de le vouloir : très vite, les peurs pourraient paralyser l’avancement du projet.

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