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Rhône-Alpes

Transméa dynamise la reprise d’entreprise en Scop

Publié le 25 septembre 2013 - Mise à jour le 21 avril 2021
En 2007, le Conseil régional, la Caisse des dépôts et l’Union régionale des Scop créent Transméa, société de capital risque régionale dédiée à la reprise et transmission d’entreprises par les salariés. Seul outil financier soutenu par la Région dédié à une forme d’entrepreneuriat à l’exclusion des autres, Transméa a investi en six ans 1,9 millions d'euros dans 36 entreprises devenues Scop.

« Nous avons créé un outil spécifique à l’entrepreneuriat social car nous pensons qu’entreprendre autrement est un élément important du pluralisme et de la diversité économique. L’entrepreneuriat social apporte du dynamisme économique, et répond aussi à des besoins sociaux peu ou mal satisfaits », explique Cyril Kretzschmar, Conseiller régional délégué à la nouvelle économie, aux nouveaux emplois, à l’artisanat et à l’ESS. Pour soutenir l’entrepreneuriat social, il fallait un outil en capital. La justesse de cette option a d’ailleurs été confirmée à l’échelle nationale par le programme d’investissement d’avenir et, plus récemment, par les efforts de Benoît Hamon pour créer un volet entreprises solidaires dans la politique de financement de la banque publique d’investissement.

Choisir « un outil en capital » signifie donc choisir l’outil le plus adapté à la vie d’une entreprise. Le soutien du conseil régional à Transméa est double. D’une part la Région affirme sa volonté politique de soutenir le dynamisme entrepreneurial du territoire en investissant dans le capital de Transméa. Ensuite la Région participe au Comité de pilotage stratégique du fonds et s’entretient régulièrement avec son Président. Pour autant la collectivité n’intervient pas directement dans les choix d’investissement puisqu’elle ne participe pas au Comité d’engagement. Composé d’élus de l’Union Régionale des Scop, celui-ci se prononce sur la base des dossiers instruits par une équipe de techniciens. Une telle organisation permet de concilier la stratégie politique avec la réactivité nécessaire au rythme de vie de l’entreprise qui doit assurer, la continuité de son activité ou sa survie.

Cibler les PME

Initié en 2007, Transméa poursuit sa montée en puissance. Le capital a augmenté au fil des années pour atteindre aujourd’hui 5,5 millions €. Le Conseil régional et la Caisse des dépôts et consignations en détiennent respectivement 18 %, aux côtés de la Socoden - société d’investissement rattachée à la confédération générale des Scop - qui en possède 33 % et d’autres acteurs financiers de l’ESS. Les entreprises ciblées par Transméa sont les entreprises de moins de 50 salariés en quête de repreneurs (entreprise commerciale ou association souhaitant se transformer). La jauge peut monter à 100 salariés lorsqu’il s’agit d’entreprises en difficulté.

Transméa intervient en fonds propres ou quasi fonds propres et sur une échéance de long terme. Les engagements peuvent atteindre 300 000 € avec un objectif d’effet levier de un pour deux, voire trois. En pratique, le ticket moyen s’élève à 90 000 € pour les entreprises saines et 120 000 € pour les entreprises en difficulté. Depuis sa création, Transméa est intervenu dans 36 dossiers de reprises, ce qui représente le tiers des reprises par les salariés constatées sur la même période en Rhône-Alpes.

Dépasser la barrière psychologique

Au moment de son lancement, Transméa visait à l’horizon 2017 un objectif de 2000 emplois préservés ou créés dans les entreprises. A l’automne 2013, le compteur atteint 461 emplois, soit un peu plus du quart de l’objectif.
Ce résultat mérite toutefois d’être relativisé : les activités de Transméa ont réellement démarré en 2009. Par ailleurs les premières années d’activité ont apporté deux enseignements. D’une part la taille des entreprises concernées par la reprise d’entreprise par les salariés est relativement réduite. Pour atteindre le cap des 2000 salariés, le nombre d’entreprises à «  convertir » est plus important qu’imaginé au départ. D’autre part, « les intermédiaires de la reprise d’entreprises, c’est-à-dire les tribunaux de commerce, les chambres consulaires, les experts comptables conservent une vision très biaisée de la reprise en Scop. Cette barrière psychologique reste à dépasser », explique Cyril Kretzschmar.

La loi cadre ESS pourrait contribuer à abaisser cette barrière, en faisant mieux connaître le modèle Scop. La mise en œuvre d’un droit d’information des salariés, qui a provoqué une levée de boucliers parmi les organisations patronales, sera centrale dans ce contexte.

En marge de la loi, les outils de financement de la BPI, qui prévoit notamment un fonds dédié aux Scop, est un bon signe pour l’ESS. Toutefois sa complémentarité avec les outils régionaux reste à construire. Cyril Kretzschmar, à l’instar d’autres élus régionaux, estime que «  les Comité régionaux [de Bpifrance] vont rester très protocolaires et les décisions seront prises à Paris ». Malgré cela, l’élu Rhône Alpin salue « sa création, parce qu’elle va apporter une certaine marge de manœuvre. »

Philippe Chibani-Jacquot

Pour aller plus loin :

Conseil régional Rhône-Alpes
Coralie Echinard, chargée de mission
Tél : 04 26 73 47 02, courriel : cechinard@rhonealpes.fr

Transméa
Meryem Yilmaz, responsable transmission
Tél. : 04 78 53 08 06, courriel : transmea@scop.coop

Consultez la fiche dispositif Transméa

Les articles "Actions en Région" sont réalisés par l'Avise en partenariat avec l'Association des Régions de France et la Caisse des Dépôts.

 

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